Les câbles constituent une source importante de départ et de propagation de feux, c’est pourquoi ils doivent être ignifugés. Si leur comportement au feu est évalué après fabrication, la durabilité dans le temps du traitement ignifuge a jusqu’à présent été peu évaluée alors que ceux-ci doivent rester en service pendant plusieurs décennies tout en étant soumis à des environnements potentiellement agressifs. Ce manque de connaissances peut être particulièrement critique, par exemple dans le cas des centrales nucléaires dont la durée de vie va être prolongée au-delà de 40 ans 1 . Il a été montré que, selon sa nature et le type de vieillissement, le comportement au feu d’un matériau peut être dégradé, maintenu ou même parfois amélioré 2 . Dans cette étude, une formulation commerciale pour un câble de nouvelle génération, à base de PE/EVA ignifugé par trihydroxyde d’aluminium, a été injectée sous forme de plaques. Ces plaques ont été soumises à différentes conditions de vieillissement (température, exposition aux UV et rayonnement gamma) dans le but d’évaluer leur comportement au feu à l’aide d’essais au cône calorimètre. Les résultats mettent en particulier en évidence une modification sensible et délétère du comportement au feu du matériau lorsqu’il a été soumis à des doses d’irradiation gamma pouvant être atteintes après plusieurs décennies d’exposition à un faible débit de rayonnements ionisants. Le matériau subit une forte déformation après ignition, due à la réticulation de la fraction polyéthylène sous l’effet du rayonnement gamma 3 . Dans un second temps, les câbles constitués de cette gaine seront évalués afin de vérifier que les phénomènes observés sur la gaine se produisent également sur les câbles.